Interview 14

QAF s’en va

La nouvelle pas si choquante que la 5ème saison de QAF ,dont la diffusion sur Showtime débutera en mai sera la dernière, vient de tomber (le bruit que vous entendez est celui des Etats rouges – républicains, pro Bush – en train de fêter l’évènement). Cependant, les producteurs exécutifs Daniel Lipman et Ron Cowen disent qu’ils ont déjà écrit une finale à ne pas manquer par les fans endurcis de la série gay à succès. « Nous ne pouvons parler pour tout le monde » dit Lipman «mais nous sommes heureux de la façon dont nous avons lié les choses» «QAF a été conçu à la base pour être une série de 5 ans» rajoute-t-il «Chacun estime que nous avons pleinement rempli nos objectifs initiaux. Nous travaillons sur d’autres projets qui-nous l’espérons- causeront autant de controverse mais il n’y aura plus jamais de série à la télé comme QAF, jamais.»
Une intrigue très attendue est la participation à 3 épisodes de Rosie O’Donnell dont les détails sont maintenus secrets. «Rosie vous coupera le souffle» promet Lipman, «Quand nous avons découvert qu’elle était une grosse fan de la série, nous lui avons concocté une intrigue formidable impliquant Sharon Gless (Debbie)».

En attendant, le casting attend avec intérêt de dire au revoir à leur vie fictive à Toronto…heu, je veux dire…à Pittsburgh. TV Guide a recueilli leur réaction - à l’exception de celle de Gale Harold (Brian), qui est extrêmement réservé à l’égard de la presse.

Peter Paige (Emmett) : «Mes émotions sont contradictoires. Après 5 ans à creuser un personnage, je suis évidemment excité à l’idée de passer créativement à autre chose. Ceci dit, je suis aussi mélancolique. Mais je ne suis pas sûr que j’aurais tourné une saison supplémentaire avec ces pantalons en cuir ! Je veux continuer à jouer mais je suis salement atteint du virus de la réalisation. Idéalement, j’aimerais jouer dans une autre série avec un rôle conséquent tout en réalisant des épisodes et en écrivant l’histoire. Je passerai les prochains mois à promouvoir moi et mon film Say Uncle. Après ça, ma société de production a développé deux concepts de série et un autre film.»

Scott Lowell (Ted) : «Je suis définitivement heureux de dire au revoir à Ted. Même si c’est un personnage pour lequel j’ai beaucoup d’affection, le poids psychologique de l’interpréter pendant ces 5 dernières années a laissé des traces : il est passé par tant de malheur, de torture et d’humiliations !»

Thea Gill (Lindsay) : «Nous avions dans l’idée que la série ne durerait pas plus de 5 ans. J’évite de penser à l’enregistrement de l’épisode final car, une fois que la série sera terminée, je passerai par une grave dépression. C’est seulement à la fin de la route que nous voyons à quel point cette série a influencé le paysage créatif et social. Elle a changé la vie de beaucoup de gens. C’est pourquoi une part de moi veut trouver le système hollywoodien injuste et estimer que nous n’avons jamais été nominés aux Emmy Awards à cause de l’homophobie. Evidemment, une autre partie de moi me dit que c’est juste et que nous n’avons juste pas fait la différence. Mais prenez nos épisodes les plus forts et comparez-les aux Sopranos ou à Six Feet : nous étions à leur niveau dans tous les aspects notamment le jeu. Notre série est l’une des meilleures à la télé et je ne comprends vraiment pas pourquoi nous n’avons jamais eu la reconnaissance de nos pairs.»

Robert Gant (Ben) : «J’ai une société de production avec l’acteur Chad Allen (Dr Quinn femme médecin). C’est donc une opportunité d’enchaîner sur d’autres films et sur d’autres séries. J’ai la chance d’être arrivé dans la série sur le tard, je ne pense donc pas être identifié à mon rôle autant que le casting d’origine. J’espère ne pas être perçu comme « l’acteur homo dans les séries homos ». Je veux jouer toutes sortes de rôles homos et hétéros. Ceci dit, QAF est une série importante qui a amené le mot « Queer » à la télévision bien avant Queer Eye For The Straight Guy (la version US de « Les Queer 5 experts dans le vent »). Je doute qu’elle soit respectée maintenant pour ce qu’elle a accompli mais les gens finiront par voir à quel point nous étions précurseurs.»

Sharon Gless (Debbie) : «J’aime travailler à Toronto mais ça ne me manquera pas parce que j’ai l’intention d’y vivre. Je suis vraiment tombée amoureuse de cette ville et m’y suis faite beaucoup de bons amis. Travailler avec Rosie O’Donnell comme co-star cette saison fait partie définitivement des grands moments et j’espère qu’elle apportera plus d’attention à la série particulièrement dans sa dernière saison. Les fans vont adorer son intrigue. J’aime cette série et je n’ai jamais compris pourquoi elle n’a pas été respectée ou reconnue par l’industrie. Debbie me manquera mais elle restera toujours avec moi dans mon cœur.»

Randy Harrison (Justin) : «J’avais prévu de toute façon de quitter la série même si elle avait été reconduite. Dans cette saison, Justin a finalement grandi et gagné de la confiance en lui dont il manquait. Je suis passionné de théâtre et j’attends avec impatience de m’y mettre à plein temps. Je me sens plus à l’aise sur ce support et celui des films indépendants.».

Hal Sparks (Michael) : «Il y a une véritable fierté d’avoir accompli une série de cette importance sociale mais j’attends aussi avec impatience d’aborder de nouveaux rôles et projets. Les gens qui me connaissent savent que j’ai toujours plusieurs fers sur le feu. Grâce à QAF et VH1 (chaîne musicale sur laquelle Hal Sparks anime de façon humoristique des émissions faisant la rétrospective des années 80 puis 90) , plusieurs se sont réchauffés immédiatement. Idéalement, j’aimerai évoluer vers des films d’action ou des comédies. Ca arrivera.»