ECRIT 4

Vous vendre QUEER AS FOLK?
Bien sur que c’est possible ! Il suffit juste de vous en dépeindre les grandes lignes. Facile! 
Du moins en apparence. Parce quelles sont-elles ces grandes lignes ? 

Je pourrais vous dire que c’est l’histoire d’un groupe d’amis homosexuels dans une ville de Pennsylvanie. Vous préciser même qu’il s’agit de Pittsburg. Mais est-ce suffisant? Personnellement, là, moi je ne me convainc pas. Je me dis… encore une histoire lambda où on s'embrouille et on se réconcilie. 

Ah oui, je pourrais aussi vous dire que dans cette série : It’s all about sex… Du moins si l’on en croit Mickey dans les cinq premières minutes du pilote. Et comment lui donner tort, après tout, n’est-il pas un des personnages principaux ?

Ça commence déjà plus à vous intéresser? Pourquoi pas. Mais peut-on vraiment clore la description ainsi? Y a-t-il matière à tenir cinq saisons sur cette simple prérogative : It’s all about sex ?

J’en doute! Surtout que même si elle est plus que juste, cette affirmation novotnienne est quelque peu réductrice. 
Alors penchons-nous sur le sujet… Disséquons, analysons, triturons, bref étudions le sujet! Passons Queer as folk sous les feux des projecteurs qualificatifs:

Trash? Sans aucun doute. A ne pas mettre sous tous les yeux ? Indéniablement. Parce que même si ça ne tourne pas uniquement autour du sexe, ce dernier en est un satellite important et ne comptez pas sur le cameraman pour adoucir le tout. Ici on baise ! Partout et de toutes les manières possibles et imaginables. 

Subversif ? Aussi. Exit la jolie morale des contes de fées et la pensée unique et édulcorée. Les auteurs s’amusent à tester les limites des personnages. Les nôtres aussi sans aucun doute.

Drôle ? Ça… Certes on est loin du Cosby Show et des rires pré-enregistrés. Mais les dialogues sont ciselés autant que les situations. Les réparties font mouche et au détour d’une scène vous vous surprenez à attraper des crampes. 

Tendre ? Oh… J’ai vu des « anti-guimauve » fondre sous les demi-sourires et les prises de conscience des héros et écarquiller les yeux pour ne pas sombrer. Amitié ? Amour ? Famille… Quelque soit votre talon d'Achille, soyez surs qu’il sera transpercé.

Engagé ? Plus que tout. On ne mâche pas ses mots sur Liberty Avenue. On ne vit pas non plus au pays de Candy. SIDA, DROGUE, VIOLENCE, HOMOPHOBIE, venez piocher. Pas de mélo, ni de drame gratuit, mais ne comptez pas non plus en ressortir intact. 

Complet ? Sur la forme comme sur le fond ! Acteurs inspirés, scénario attractif, personnages entiers et attachants, images chiadées et musique judicieuse, on a parfois l’impression que rien n’est laissé au hasard et c’est tellement naturel que ça doit être vrai.

Pas encore persuadés ?

Alors un dernier pour la route. 

Addictif ! Plonger dans leur univers, c’est prendre le risque de ne pas vouloir en repartir… Mais après tout? Pourquoi faire ?